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Novembre, mois du diabète : Éduquer pour protéger l'avenir


Novembre marque le Mois du diabète, une période pendant laquelle tous les organismes impliqués dans la lutte au diabète joignent leurs efforts pour mener une importante campagne de sensibilisation. On estime qu’il y a présentement 463 millions d’individus atteints du diabète à l’échelle mondiale : on peut donc affirmer qu’il s’agit d’un enjeu de taille qui rend nécessaires les activités de sensibilisation, de prévention, de recherche et de soutien.

Femme s'injectant de l'insuline dans le haut du bras. On peut lire : Et si ce n'est maintenant, quand? 100 ans après la découverte de l'insuline, des millions de personnes atteintes de diabète n'ont pas accès aux soins dont elles ont besoin. Trois personnes sur quatre atteintes de diabète vivent dans des pays à faible et moyen revenu. Rejoignez notre campagne sur www.worlddiabetesday.org

Le thème de la campagne de 2021-2023 est l’accès aux soins du diabète. Cette thématique se décline en cinq points-clés définis ci-dessous.


Accès à l’insuline


2021 fut une année bien spéciale : elle marquait les 100 ans de la découverte de l’insuline. Pour les personnes vivant avec le diabète de type 1, l’accès à l’insuline est une question de survie. Certaines personnes diabétiques de type 2 dépendent elles aussi de l’insuline pour maintenir leur qualité de vie à long terme.


En 1921, au moment de la découverte de l’insuline, les chercheurs derrière cette miraculeuse découverte n’avaient qu’un seul objectif : rendre le traitement accessible à tous et toutes pour sauver le plus de vies possible. C’est pourquoi ils ont fait le choix de vendre le brevet pour l’insuline à la modique somme de 1 $.


Malgré l’importance primordiale de l’insuline et son coût initial, des millions de gens à travers le monde n’ont toujours pas accès à ce traitement. On parle de dizaines de milliers de personnes pour les gens vivant avec le diabète de type 1, et 30 millions de personnes pour les gens vivant avec le diabète de type 2, qui n’ont pas accès à cette hormone vitale. Dans les pays à faible revenu, ce sont 63 % des personnes insulinodépendantes qui sont privées d’insuline, contre 2,8 % dans les pays riches.

L’insuline est présentement le 6e liquide le plus cher au monde. Ceci force plusieurs personnes à choisir entre leur médication et d’autres nécessités, et certains n’ont pas d’autre choix que de rationner leur insuline.


Outre le prix, la non disponibilité de l’insuline dans certaines régions se pose comme un autre obstacle majeur. La gestion de l’approvisionnement des pharmacies et des hôpitaux est variable d’un pays à l’autre, créant des problèmes d’accès même pour les gens en mesure de payer le traitement.



Accès aux médicaments administrés par voie orale


Du côté des individus vivant avec le diabète mais n’ayant pas besoin d’insuline, on observe également des inégalités et des barrières d’accès aux antihyperglycémiants oraux. On évalue que 26,9 % des habitants des pays à faible revenu ne sont pas en mesure de se procurer de la metformine, comparativement à 0,7 % des habitants des pays riches. À titre indicatif, au Canada, le coût du traitement de la metformine est approximativement de 0,29 $ par jour. Au Québec, la metformine est remboursée par les assurances.


Certaines options de traitement jugées abordables et fréquemment utilisées dans les pays riches sont difficiles à trouver dans les pays à faible et moyen revenus. Par exemple, une étude a démontré que dans plus de 40 pays, des médicaments tels la metformine et le glyburide sont uniquement disponibles dans 65 % des établissements de santé privés et dans 49,5 % des établissements de santé publics. Le prix pour ces médicaments est 2,2 fois plus élevé que le prix de référence international.



Accès à l’autosurveillance


L’autosurveillance de la glycémie, c’est le fait de mesurer son taux de glucose sanguin soi-même à l’aide d’un glucomètre. Un autopiqueur, des lancettes et des bandelettes réactives sont également requis afin de procéder à l’autosurveillance. Cet élément de la gestion du diabète peut être réalisé à quelques reprises durant la semaine, ou encore jusqu’à une dizaine de fois par jour, selon le traitement utilisé et les recommandations personnalisées de l’équipe de soins. Une autosurveillance régulière permet d’avoir un aperçu du contrôle de la glycémie entre les rendez-vous médicaux. Elle permet aussi de constater l’impact de différents facteurs sur la glycémie (un repas, une heure d’activité physique, une journée de maladie, etc.) et de faire des ajustements de médication au besoin.

Image vectorielle d'une jeune femme portant des lunettes. Son regard est baissé vers ses mains, qui tiennent un autopiqueur. Elle se pique le doigt.

Or, bien qu’une telle pratique s’avère essentielle pour les personnes vivant avec le diabète, ce n’est pas tout le monde qui peut se procurer les fournitures nécessaires. Dans les pays à faible et moyen revenus, même les établissements de santé sont souvent mal équipés et ne peuvent mesurer rapidement la concentration de glucose dans le sang d’un patient. Plusieurs barrières limitent l’accès à l’autosurveillance. Le coût du matériel, les stratégies d’approvisionnement, l’absence de couvertures d’assurance et le manque d’éducation entourant l’importance de la pratique ne sont que quelques-uns des multiples obstacles empêchant des millions de personnes à travers le monde de mesurer régulièrement leur taux de glucose.


La situation est également loin d’être parfaite dans les pays riches. Aux États-Unis, le prix des bandelettes réactives a grimpé de près de 70 % en dix ans. On observe même la présence d’un réel « marché noir* » de bandelettes réactives. Les inégalités entre les gens bénéficiant d’une assurance-santé et ceux n’en ayant pas est telle que les personnes assurées achètent souvent des bandelettes à bas prix, puis les revendent aux personnes non-assurées. Ainsi, elles empochent un profit, et les personnes sans assurance paient un prix moindre que ce qu’elles paieraient normalement en pharmacie. Plusieurs sites Web spécialisés en revente de bandelettes ont même vu le jour. On estime que la revente de bandelettes fait perdre 100 millions de dollars par année aux manufacturiers de ces produits.

Devanture de magasin. Une affiche est posée sur la fenêtre et indique : Get cash with your extra diabetic test strips. Un numéro de téléphone apparait au bas de l'affiche.

* La revente de bandelettes n’est pas illégale, mais constitue plutôt un canal de vente alternatif qui prouve le problème d’accès via les canaux réguliers.


Même ici, au Québec, le remboursement des bandelettes pour les personnes couvertes par le régime public (RAMQ) est limité à un certain nombre de bandelettes, en fonction du traitement utilisé. Le nombre de bandelettes accordé annuellement varie entre 200 (diabète de type 2 sans risque d'hypoglycémie) et 3 000 (personnes utilisant de l'insuline), obligeant certaines personnes à effectuer des mesures de leur glycémie à des moments plus stratégiques, ou à débourser de leur propre argent pour effectuer des mesures supplémentaires.


Accès à l'éducation et au soutien psychologique


De nombreuses études ont prouvé que suite au diagnostic de diabète, le fait de recevoir 10 heures de formation sur une période maximale de 10 mois facilite la gestion quotidienne de la maladie et engendre des effets positifs sur la santé. On parle entre autres d’une amélioration des taux d’hémoglobine glyquée (A1C), une plus grande qualité de vie à long terme, une meilleure forme générale, des habitudes alimentaires plus saines, une diminution des hospitalisations et une réduction des risques de développer diverses complications. Or, en 2021, une personne sur deux vivant avec le diabète n’a pas accès à cet enseignement essentiel.


Dans plusieurs pays, les ressources éducatives sont inexistantes. À d’autres endroits, comme au Québec, ces services reçoivent un financement insuffisant pour couvrir tous les besoins d’éducation. Certaines personnes sont chanceuses et reçoivent de l’enseignement de la part de leur équipe de soins. D’autres sont prises en charge par des équipes surchargées, qui ne peuvent consacrer plusieurs heures d’enseignement à chacun de leurs patients par manque de ressources financières et/ou humaines. Finalement, certains individus n’ont tout simplement pas d’équipe de soins.

Un médecin parle avec son patient. Il fait des gestes avec ses mains pour expliquer ses propos.

C’est d’ailleurs pour pallier à ces inégalités entre les services disponibles d’un endroit à l’autre et ce manque de ressources dans le système de santé québécois qu’Universi-D a vu le jour. Universi-D ne souhaite pas remplacer l’enseignement offert par les équipes de soins, mais veut complémenter les services offerts et permettre un accès à tous et toutes à une information de qualité en matière de gestion du diabète. Nous encourageons toute personne bénéficiant d’une équipe de soins disponible à prendre avantage de l’enseignement exceptionnel qui s’offre à elle.


En ce qui a trait au soutien psychologique, on sait que le caractère chronique du diabète entraine différents types de détresses psychologiques. Les besoins psychologiques des personnes atteintes de la maladie sont encore inadéquatement pris en charge dans plusieurs pays, le soutien psychologique demeurant majoritairement un luxe accessible aux plus fortunés.


Accès à une alimentation saine et à l'activité physique


L’adoption d’une alimentation saine et la pratique régulière d’une activité physique sont deux éléments primordiaux de la prévention (diabète de type 2) et de la gestion du diabète. L'insécurité alimentaire est l'un des principaux freins à l'adoption d'une alimentation équilibrée pour plusieurs personnes. Effectivement, l’insécurité alimentaire est un phénomène toujours largement répandu, touchant près de 3 milliards de gens selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). Le prix élevé des aliments frais et sains, jumelé aux faibles revenus de milliards de gens sur la planète, rend difficile l’accès à l’alimentation saine.


Au Québec, ce sont 11 % des foyers qui sont touchés par l’insécurité alimentaire. Des données fournies par l’Institut national de santé publique du Québec montrent que

« 29 % de l’apport calorique des Québécois proviendrait d’aliments à faible valeur nutritive, alors que seulement 24 % des Québécois atteindraient la recommandation pour les fruits et légumes ». Plusieurs barrières expliquent ces chiffres, notamment la présence de « déserts alimentaires » (endroits où les commerces d’alimentation offrant des aliments frais sont peu nombreux, voire inexistants), la concentration des multinationales œuvrant dans le domaine alimentaire, les coûts des aliments qui connaissent une inflation plus importante que le reste des biens et services et le manque d’éducation au sujet de la nutrition, pour n’en nommer que quelques-unes.

En avant-plan : une main posée sur un chariot d'épicerie. En arrière-plan, embrouillé : les allées d'un supermarché.

Concernant l’activité physique, on évalue que le tiers des Québécois a un mode de vie sédentaire. Ceci signifie que ces individus pratiquent une activité physique moins d’une fois par semaine ou encore ne font pas de sport du tout. Pour encourager les gens à bouger davantage, l’INSPQ recommande de créer des campagnes de sensibilisation insistant sur les avantages sociaux de l’activité physique, notamment le développement de nouvelles relations et d’un sentiment d’appartenance. L’organisation suggère également d’ajouter des infrastructures sportives et des installations extérieures dans les parcs pour offrir un accès à tous et toutes.


Comment s’impliquer?


Le Mois du diabète sert à partager de l’information sur le diabète au plus grand nombre de gens possible. Il peut être difficile de faire changer les choses par nous-même, mais nous pouvons tous et toutes contribuer à offrir le plus de visibilité possible à la cause de la lutte au diabète. Vous pouvez faire votre part en participant au rayonnement des initiatives déployées par les organismes en diabète autour de vous.

  • Partagez des statistiques sur le diabète via vos réseaux sociaux pour démontrer l’importance de la cause.

  • Invitez vos proches à assister à un événement d’information sur le diabète. (PS : Universi-D organise un webinaire gratuit sur sa page Facebook le 12 novembre!)

  • Signez la pétition de la Fédération Internationale du Diabète pour appuyer l’accès aux soins du diabète à travers le monde.

  • Versez un don à un organisme de bienfaisance en diabète (par exemple, Diabète Québec, Diabète Canada, Insulin for Life Canada, etc.) ou lancez votre propre collecte de fonds via Facebook pour solliciter votre entourage.

  • Habillez-vous en bleu le 14 novembre prochain, soit lors de la Journée Mondiale du diabète.

  • Le 14 novembre, remplacez les lumières extérieures de votre maison, ou de votre entreprise, par des ampoules bleues.

  • Modifiez votre photo de profil sur les réseaux sociaux en ajoutant le logo du cercle bleu (symbole de la lutte au diabète) à votre photo.

  • Utilisez le filtre disponible sur Instagram (pour les stories).

  • Organisez vous-même une activité de sensibilisation avec vos proches ou votre communauté, documentez l’événement et publiez les photos et vidéos en ligne.

Chaque petit geste compte! C’est en se renseignant continuellement, en partageant les données d’organismes crédibles et en démontrant notre appui en personne ou en ligne que l’on peut collectivement faire pression sur les instances décisionnelles, dans le but de toujours améliorer la prévention et la prise en charge du diabète, ici ou ailleurs!


Sources :

  1. https://www.cadth.ca/sites/default/files/pdf/diabetes_cost_comparison_infographic_f.pdf

  2. https://worlddiabetesday.org/

  3. https://www.idf.org/e-library/diabetes-voice/archive/125-july-2017-improving-access-to-diabetes-care.html?layout=article&aid=347

  4. https://www.idf.org/our-activities/care-prevention/access-to-medicine.html

  5. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30072234/

  6. https://www.nytimes.com/2019/01/14/health/diabetes-test-strips-resale.html

  7. http://droitsainealimentation.org/

  8. https://centdegres.ca/ressources/portrait-de-l-acces-a-la-saine-alimentation-au-quebec

  9. https://msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/activite-physique-en-quelques-chiffres/

  10. https://kpe.utoronto.ca/sites/default/files/Harvey_Donnelly_-_Physical_Activity_Access_French_ed_0.pdf

  11. https://www.alimenterre.org/l-etat-de-l-insecurite-alimentaire-dans-le-monde-rapport-2020#:~:text=En%202019%2C%20la%20FAO%20%C3%A9value,alimentation%20s%C3%BBre%2C%20nutritive%20et%20suffisante

  12. http://www.fao.org/3/cb4474en/online/cb4474en.html#chapter-2_1

  13. https://www.inspq.qc.ca/publications/sujets/activite-physique

  14. https://beyondtype1.org/the-10-most-expensive-liquids-in-the-world/

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